Schéma général

1. Un modèle du genre « Texte » (in Dolz et Gagnon 2008)

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2. L’évolution d’un genre de communication (Yates et Orlikowski 1992)

Définition des principaux concepts

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L’utilisation du concept de genre de communication dans les organisations est due à J. Yates et W. Orlikowski (1992).

Dans les organisations, un « genre de communication » est une action de communication, invoquée dans une situation récurrente et possédant un caractère d’exigence sociale. Le terme de « genre » est utilisé depuis toujours pour classifier les textes et les discours (voir schéma 1) : le genre comédie, le genre nouvelle, le genre roman… mais par exemple le genre « comédie » peut utiliser des « médias » différents : le livre, le cinéma, la télévision, la bande dessinée, la chaine Youtube…

De la même manière, dans une organisation la Réunion est un genre de communication; le Curriculum vitæ, l’Histoire racontée, le Mémo… sont d’autres genres, lesquels forment ensemble le répertoire des genres qui sont mobilisables.  Et un même genre de communication, tel le Curriculum vitæ, peut utiliser des média différents : remis sous forme papier pendant un face à face, envoyé par la poste, envoyé par courrier électronique, posté sur un réseau social ou sur un site comme Monster, Viadeo ou LinkedIn… En donnant ici la priorité aux genres de communication on s’oppose aux théories qui mettent en avant le canal, le feedback, les réseaux, ou le contexte.

1. Le concept de genre de communication dans les organisations

Pour J. Yates et W. Orlikowski (1992), un genre résulte d’une situation de communication récurrente et il se caractérise par sa substance et par sa forme :

• La substance du genre (ou l’intention sociale) se réfère aux mobiles sociaux et aux thèmes exprimés dans la communication. Il ne s’agit pas du motif individuel et privé amenant à cette communication, mais du mobile socialement admis du genre (par exemple le recrutement dans le cas du genre Curriculum vitæ, ou bien le genre Courrier d’affaire typique d’une situation impliquant une interaction avec une entité externe);
• La forme du genre se réfère aux caractéristiques observables de la communication, qu’elles soient physiques ou linguistiques. Cette forme a trois types de caractéristiques : (1) la structure, concernant soit directement le message (tel que le formatage d’un Texto) soit des dispositifs qui structurent les interactions du groupe (tels qu’un agenda partagé ou un président de séance), (2) le type de média utilisé (tel que le téléphone ou le face à face), (3) le langage ou système de symboles utilisé (tels que le formalisme ou le vocabulaire particulier : juridique, technique, scientifique).

Au final, pour décrire un genre de communication utilisé dans différents media il faut pouvoir répondre à six questions : pourquoi? quoi? qui? comment? quand? où? Voir l’exemple, donné par J. Yates et W. Orlikowski (2002), du genre « Travail d’équipe » décliné suivant trois media différents, qui sont comparés au média courrier (papier ou électronique) :

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2. Le répertoire des genres de communication : distinguer Genre et Média

Pour une même organisation, on peut ainsi définir des genres, puis des sous-genres de communication (tels que le genre Réunion, puis les divers types de réunions). La notion de genre doit être bien dissociée de celle de média : un média est défini comme le moyen physique de communication (le téléphone, le face à face, le courrier électronique…), en revanche un Curriculum vitæ est bien un genre (lequel peut être associé à des médias différents).

Ces genres de communication sont ainsi amenés à inclure de nouveaux médias, puis à s’institutionnaliser petit à petit :

• en analysant plus de 800 pages Web,  Crowston et Williams (2000) ont pu définir les différents genres de pages, ceux qui sont classiques et ceux qui ont émergé avec Internet;
• dans les organisations assez flexibles où l’usage de la messagerie instantanée est courant, Licoppe et al. (2010)  ont pu ainsi définir le genre Questions-Réponses rapides;
• sur les médias sociaux Mimeche et al. (2014) ont pu  définir les différents genres de contributions: Profil, Questions-Réponses, Commentaire, Recommandation, Publication, Discussion, Partage de contenu, Vote “J’aime”.

3. L’évolution des genres de communication, plutôt que le « choix des médias »

La relation entre un acte de communication et un média n’est donc plus considérée comme déterministe, même si les deux notions sont socialement « associées” : en fait on ne choisit pas un « média » (comme l’envisage la Théorie de la richesse des médias) mais plutôt on choisit d’observer les règles d’un genre de communication (les règles dans sa structure et les règles dans sa forme).

L’évolution d’un genre de communication est alors basée sur un mécanisme récursif de production/reproduction lors des multiples interactions quotidiennes : quand une situation de gestion fait que des individus utilisent les règles d’un genre, ces règles (tacites ou formalisées) guident les individus, mais ces règles sont en même temps modifiées par l’utilisation :

• voir le schéma 2 ci-dessus et voir la Théorie de la structuration;
• voir l’analyse de E. Houzé et B. Fallery (2004) sur l’appropriation des différents genres de communication par les utilisateurs d’un outil collaboratif de type Groupware:
• sur Twitter, M-A Paveau (2013) utilise le concept de genre de discours pour montrer que « la technologie discursive articule fortement matérialités environnementales et productions langagières ».

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Voir les autres théories utilisées dans le développement des SI

Voir la carte générale des théories en management des S.I.