La matrice Tacite / Explicite, de I. Nonaka: la conversion des connaissances

Les schémas

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(d’après O. Soula)

Définition des principaux concepts

L’analyse de I. Nonaka (1996) repose ici sur la distinction mais surtout sur les relations entre les connaissances tacites et les connaissances explicites.

1. La distinction entre connaissances tacites et connaissances explicites

  • La connaissance tacite est spécifique au contexte, difficile à formaliser et à communiquer autrement que par l’exemple (schémas et modèles mentaux, savoir-faire concrets…), “nous en savons plus que ce que nous pouvons exprimer” (M. Polanyi);
  • La connaissance explicite ou codifiée (savoirs analytiques, explicables) est quant à elle transmissible dans un langage formel, systématique.

Ces connaissances tacites ou explicites peuvent être aussi bien individuelles (connaissance instinctive tacites, connaissance déclarative explicites) que collectives (normes sociales tacites, connaissance scientifique explicites).

2. La matrice des quatre conversions de la connaissance

C’est ici l’apport essentiel de I. Nonaka, qui détaille les relations continuelles entre connaissances tacites et connaissances explicites.

  • La socialisation convertit du tacite en tacite : c’est un processus d’ajustement des intersubjectivités, d’intégration culturelle, de partage d’expériences, au sein d’un groupe ou d’une communauté de pratiques. Cette socialisation se fait par l’observation, consciente ou inconsciente, par l’imitation des savoir-faire, sans le recours à un langage formel ni à une codification;
  • La formalisation (ou extériorisation) convertit du tacite en explicite : elle désigne l’explicitation des savoir-faire et des pratiques, par le discours mais surtout par un écrit. C’est l’une des ambitions de la « gestion de connaissances », le kwnoledge management. La difficulté réside ici dans l’adoption d’un langage et de concepts partagés, d’une réflexion collective;
  • L’intériorisation convertit de l’explicite en tacite : cet « apprentissage en faisant » représente l’enracinement de la connaissance explicite dans des séquences personnelles, pouvant atteindre le stade du réflexe, de l’automatisme, et devant normalement s’accompagner de gains d’efficience;
  • La combinaison de deux connaissances explicites se fait par le biais d’un langage commun existant : des connaissances explicites ou savoirs analytiques sont rapprochées pour produire, par induction, déduction, hybridation, d’autres connaissances  explicites nouvelles.

Pour Nonaka, la plupart des théories du management s’intéressent soit à l’information (flux de messages) soit aux connaissances existantes (acquisition, accumulation, capitalisation, utilisation)… mais elles négligent trop la création de connaissances nouvelles. Or cette création de connaissances nouvelles décrit toujours un chemin: un processus de conversion passant successivement par les quatre quadrants de la matrice tacite/explicite.

La connaissance devient un « processus social de conversion », car l’individu n’est jamais isolé des interactions sociales lorsqu’il perçoit les choses :

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Voir les autres théories utilisées dans le développement des SI

Voir la carte générale des théories en management des S.I.

RÉFÉRENCES

I Nonaka, K Umemoto, D Senoo (1996), From information processing to knowledge creation: a paradigm shift in business management, in Technology in society, vol 18 n° 2

le lien ou Pdf

O. Soula, La théorie de la création de connaissances organisationnelles de Nonaka, diaporama de cours.

Pdf

J-Y Barbier (2004), Les dimensions de la connaissance tacite, CRG-Ecole Polytechnique, Colloque International sur les méthodologies de la recherche. 

Pdf

Voir sur le site IS Theory les références des études en SI utilisant cette théorie :

Organizational_knowledge_creation